Les Echos.fr | 10.03.2016 | Par Olivier Tosseri

Le protocole d’accord additionnel signé à Venise permet de lancer les appels d’offres des travaux.
Les financements européens vont être débloqués.

Le lancement de la construction de la ligne ferroviaire à grande vitesse Lyon-Turin voit le bout du tunnel. François Hollande et Matteo Renzi ont signé lors du sommet France-Italie, mardi à Venise, le protocole additionnel de 8,4 milliards d’euros qui doit permettre de lancer des travaux sur lesquels un accord initial avait été signé en… 2001. Sujet au coeur des rencontres bilatérales franco-italiennes depuis une vingtaine d’années, le projet de LGV a surmonté les derniers obstacles, mais pas toutes les résistances. Des opposants au projet ont encore manifesté en marge du sommet.

Tant pour ce qui concerne les atteintes à l’environnement que les infiltrations mafieuses ou, encore, le coût du percement de ce tunnel transalpin de 57 kilomètres, le texte signé par le président français et le président du Conseil italien dote le chantier de règles communes. Il précise aussi son financement, pour 40 % à la charge de l’Union européenne, les 60 % restants étant répartis entre la France pour 42,1 % de cette part et l’Italie pour 57,9 %. Le budget prévisionnel de 8,4 milliards d’euros ne sera pas revu à la hausse, selon la commission intergouvernementale franco-italienne. Mais la prise en compte de l’inflation et la réévaluation du coût des matières premières porteront à près de 10 milliards d’euros la facture de ce chantier, qui devrait s’achever en 2028.

Entrée en service prévue pour 2028-2029

Les appels d’offres pour les travaux vont désormais pouvoir être engagés dans le courant de l’année et les financements européens débloqués. Ils se feront d’après les normes antimafia de la législation italienne « pour éviter qu’une entreprise exclue sur un des versants ne réapparaisse sur l’autre », a précisé Paolo Foietta, commissaire du gouvernement italien chargé du Lyon-Turin. « C’est le premier accord européen pour des normes anticorruption sur une base transnationale », a renchéri Mario Virano, directeur général de TELT (Tunnel Euralpin Lyon Turin). Concernant l’avancée du chantier, 9 kilomètres de galeries d’accès au futur tunnel ont déjà été réalisés sur le versant français entre 2002 et 2010. Côté italien, la galerie de reconnaissance de la Maddalena, sur la commune de Chiomonte, en val de Suse, est en cours de percement, 4.500 mètres sur les 7.500 mètres ayant été excavés. Les travaux connaîtront une nouvelle accélération une fois les derniers détails de l’accord mis au point et sa ratification actée sous soixante jours, comme se sont engagées à le faire les deux délégations. La LGV doit entrer en service en 2028-2029. François Hollande ne verra probablement pas son inauguration, a-t-il ironisé, au contraire de Matteo Renzi, « beaucoup plus jeune » que lui.